-45%
Le deal à ne pas rater :
Four encastrable Hisense BI64213EPB à 299,99€ ( ODR 50€)
299.99 € 549.99 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Tu n’es plus qu’un monstre, qu’un ridiculus ne suffit pas à chasser (Amaya)
Six Dumas
Six Dumas
Dim 3 Mai - 19:09
Tu n’es pas dans un de tes beaux jours. Normalement, tu te serais cachée dans les entrailles de l’arène pour te préparer, loin de tous. Tu as choisi un point un peu plus éloigné, Six, dans cette Arche abandonnée de Noé et de tout regard Pieu. Tu en aurais souri, mais tu n’as pas la fibre philosophe. Tu as la fibre traitresse, sombre et lancinante, tes yeux fixés sur l’épouvantard. Ou plutôt, la forme qu’il avait prise, gémissante et rampante au sol, qui se tordait sur lui-même, une flaque de sang qui variait de taille en fonction de tes sursauts d’émotion. Tu aimais ces créatures, souvent mal comprises, rejetées et punies à coup de Ridiculus douloureux. Tu aurais pu être comme eux, à absorber les sentiments de ceux qui venaient te visiter et ne chercher que la peur.

Contrairement à la créature, tu te repais de la colère qui efface tout. Ou presque. Après ce duel qui t’attend et qui te délivra l’âme. Tu te promets que tu ne le désarmeras pas trop vite, que tu feras durer le plaisir. Pour l’arène, oui, ces Phénix qui te regardent et t’acclament, ces colons qui te détestent et te débectent. Ces colons que tu détestes et débectes. Tu feras durer le plaisir surtout pour toi. Quand tu es là, la baguette à la main et les regards rivés sur tes gestes, les sensations sont si fortes et grisantes que tu viendras à t’aimer.

Ca ne dure jamais longtemps.

« Il n’y avait que toi pour m’aimer, Abraham. » Et en le tuant, tu avais enlevé un traitre. Tu avais surtout enlevé ta propre capacité à t’apprécier. A tes yeux, ce n’est pas grave. Qui a besoin d’amour à la fin du monde ? Les pas se font entendre et tu ne tournes pas la tête, Six. La tête claire, tu reconnais la présence, les entrelacs de la magie. L’épouvantard se roule toujours dans la poussière et tu vas pour enlever un brin de paille qui s’était perdue dans ses cheveux bouclés. Tu souris, faible et fatiguée. « Un mot pour m’encourager, coach ? » Assise à même le sol, les jambes recroquevillées contre elle, ton regard se pose sur la figure d’Amaya, qui t’avait prise sous son aile, à sa manière. Plus jeunes, bien des années auparavant, tu avais la figure d’un brillant poulain.

Mais tu n’es plus qu’un monstre, qu’un ridiculus ne suffit pas à chasser.
Six Dumas
Revenir en haut Aller en bas
Amaya Shafiq
Amaya Shafiq
Dim 3 Mai - 20:17
Amaya n'assiste presque plus aux affrontements de l'Arène. Depuis presque cinq ans, elle n'y a mis les pieds qu'en de rares occasions, et jamais en tant que participante - ses parents le lui ont formellement interdit.
Il y a des exceptions, cependant. Quand un Mendoza ou un Shafiq participe, notamment. Ou encore, quand l'un de ses poulains se jette dans l'Arène. Elle n'en a presque plus, des favoris. Le temps et les frustrations ont peu à peu effacé l'envie, la remplaçant par un sentiment doux amer.
Mais il y a Six. Celle qui continue, parfois, à lui en mettre plein les yeux. Tout porterait à lui faire détester cette femme et ses choix discutables. Mais l'échiquier n'est pas constitué que d'éléments parfaits, inatteignables : Six fait partie de ces brebis galeuses tâchant discrètement le beau tableau des De St. Palais.

Si Amaya n'avait pas d'avantage à garder Six dans sa manche, peut-être qu'elle aurait mis le doigt sur la tâche il y a bien longtemps. Juste pour le plaisir de voir les De St. Palais se confondre en protestations et en simagrées. Juste pour emmerder Leroy, même, raison amplement suffisante.

Le cavalier est cependant pratique. Tel l'éclaireur d'autrefois, il porte les nouvelles pour éviter les mauvaises surprises. Oiseau de mauvaise augure, à n'en pas douter, surtout considérant son passif de trahison...
Certes, les Mendoza ont leur propre notion de la loyauté. Mais une chose est certaine : la famille passe avant tout. Même les choix discutables d'un parent ne justifient pas de l'envoyer à la casse.
Enfin, qu'importe. Amaya n'est ni juge, ni avocate ; tant que Six ne lui cause pas d'emmerdes, elle peut bien balancer toute sa famille. Elle se contenterait de désapprouver en silence.

Comme elle le fait maintenant, jaugeant la forme prise par l'épouvantard.

« Ces créatures manquent d'originalité, lâche-t-elle sobrement. »

Elle prend pourtant garde à ne pas trop s'approcher, n'ayant pas vraiment envie de voir la carcasse au sol se transformer en... autre chose. Elle sait très bien quelle forme il prendrait.

Quant à ce conseil quémandé par Six... Amaya fait la moue. Elle n'a jamais été une bonne oratrice, ni une grande pédagogue. Son père, en revanche, sait trouver les mots - alors elle pioche dans ses proverbes sans vergogne.

« Je t'ai déjà dit ce que mon père me répétait avant un combat. Animo vence guerra, que no arma buena. »

« Ce n'est pas la trempe des armes, mais celle du cœur qui donne la victoire. »
Encore faut-il avoir un cœur, et qu'il ne soit pas en piteux état.

Amaya Shafiq
Revenir en haut Aller en bas
Six Dumas
Six Dumas
Dim 3 Mai - 22:00
« On ne leur demande pas d’être originaux. Juste efficaces. » Il t’hypnose, ce faux Arbraham qui se tord, encore et encore de la trahison que tu lui as apportée. Il tend sa main vers toi et tu la saisis. La peur te prend aux tripes et te secoueraient presque. Mais tu as appris à gérer tout cela. Les craintes, tes regrets, la tristesse. Et derrière, tu devines la joie de la créature, de se nourrir ainsi de toi. Un échange équivalent, assurément.

Un rire un peu brisé t’échappe au proverbe. « Le cœur, vraiment ? » L’espagnol un peu rouillé s’échappe sans mal pourtant et tu continue de rire. « Est-ce que tu m’as bien regardé ? » Il n’y a presque pas d’accent français alors que tu repars sur l’anglais. L’amusement te quitte assez vite, remplacé par une grimace. Mais tu es ici pour te concentrer, non te flageller. Aussi étrange que la présence du défunt devant toi laisse supposer.

Tu t’étiras, étrangement féline malgré la rigidité que tu gardes tout le temps. « J’en ai fait de mon devoir, de protéger chaque âme du dôme. » C’est presque une raillerie, sortie de ta bouche de cavalier. Tu ne le penses pas vraiment et tu ne sais pas si tu as jamais pensé ses mots, quand tu as prêté serment. Que valent pareils voeux, dans la bouche d’une traitresse ? « Ridiculus. » Abraham arrêta de geindre de douleur, qu’il troqua contre des pleurs, de lourds sanglots. Il rampa aux pieds de sa fille à présent relevée. Il attrapa les pans de ta tenue, tes mains. Tu ressens presque sa chaleur. « Pourquoi, pourquoi ? » Ta baguette releva le menton de la créature. Tu te perds un instant dans ses yeux qui sont exactement les mêmes que les tiens. « Parce que je le peux. » Le coup de pied fut d’une violence inouïe, repoussa l’épouvantard jusque dans le coffre de métal où il était retenu. Un nouveau geste de baguette et les verrous se remirent en place.

Tu t’étiras à nouveau le dos, de meilleure humeur – toujours sombre- maintenant que tu ne nourrissais plus ta peur. « Je ne tuerai personne. » Que tu juges bon d’ajouter. « Est-ce que tu as parié sur moi ? » Tu aimais toujours le savoir.
Six Dumas
Revenir en haut Aller en bas
Amaya Shafiq
Amaya Shafiq
Lun 4 Mai - 23:27
La scène met Amaya mal à l'aise. Elle ne peut s'empêcher d'imaginer son propre père gisant ainsi à ses pieds. L'absence de réaction de Six ne fait qu'ajouter à son inconfort. Soit la française fait terriblement bien semblant de ne pas être secouée par ce spectacle, soit elle n'est effectivement pas émue... Mais un épouventard ne se trompe jamais, en théorie. À part peut-être face à quelqu'un dénué de la moindre peur - ce qui n'existe pas.

La Mendoza esquisse un léger sourire amusé en l'entendant parler quelques mots d'espagnol. Quand on traîne au Secteur 4, c'est le minimum, un moyen de montrer son respect en quelque sorte. Ses mots, en revanche, n'ont rien d'amusant.
Elle soupire, observant la suite en silence. Le poulain n'est peut-être plus qu'un canasson acariâtre, finalement. Tout juste bon pour faire le show une fois de temps en temps puis retourner broyer du noir dans sa stalle.
Mais Amaya n'a pas le temps pour ces conneries. Renfrognée, elle assiste à l'affrontement expéditif, guère surprise. Qu'elle parle à l'épouventard, en revanche, a quelque chose de... dérangeant.

« Oui, répond-elle. Pas sûr que t'ai encore la flamme d'autrefois, mais je suis une éternelle optimiste. »

Son rictus raconte une autre histoire. En vérité, elle n'a pas parié du tout. Ce n'est pas son genre. À quoi bon ? Elle peut déjà avoir tout ce qu'elle veut d'un claquement de doigts. Ses cousins adorent les jeux d'argent, mais Amaya préfère prendre des risques plus concrets, être sur le terrain plutôt qu'assise à une table, à faire tourner des tokens.

« Bon, je suis pas venue jusqu'ici pour t'écouter parler de devoir et d'autres conneries du genre. »

Décroisant les bras, elle désigne le coffre d'un geste indolent.

« T'es prête ? Assez échauffée ? »

Droit au but. Comme elle aime.
Inutile d'insister quant à... l'autre sujet.
Amaya Shafiq
Revenir en haut Aller en bas
Six Dumas
Six Dumas
Mar 5 Mai - 17:56
« Menteuse. » Il est vide, ce sourire qui fleurit ses tes lèvres. Tu le sens à peine, fantôme d’une politesse qui te colle à la peau. Mais ce n’est que ça, masque en surface qui ne te pénètre même pas. Plus rien ne t’atteint vraiment Six, et c’est mieux comme ça. Tu l’as choisi et tu le choisis encore, tous les jours. Parce que tu ne peux pas faire marche arrière, tu ne peux défaire ce qui a été fait. Et au fond de toi, tu le sais, que tu le tuerais, encore et encore.

C’est pour ça que tu te détestes. C’est pour ça que la flamme dont Amaya parle n’est plus. Tu es éteinte, mais tu continues de vivre. Vous êtes tous voués à mourir dans ce Dôme, cercueil à ciel ouvert. « Quelqu’un qui croit en moi. » Tu aurais pu sonner touchée, émue. Mais tu es normalement vide, dépourvue de tout fuel, de toute lumière. Tu te bas pour le plaisir, pour faire taire ce bourdonnement agaçant, pour passer le temps. Peut-être que ça sera toi, qui mourras lors d’un duel ?

Tu as arrêté de croire aux miracles il y a longtemps.

« Je suis prête. » Tu relèves le menton et quelque chose brille dans ton regard. Tu le sens. L’impatience. « Allons casser quelque chose qui ressent la douleur. » Tu sers un peu plus la baguette, qui se loge dans les callosités de ta main. Ca a le don de t’apaiser, toi toujours terriblement rigide, terriblement droite. Il faudrait plus qu’un stupefix pour te sonner, parfois tu en es persuadée (mais tu les évites toujours, question de sécurité).

Tu te mets en marche, sans regarder si Amaya te suit. Qu’est-ce qu’une Phénix pourrait faire dans l’enclot des bêtes, de toute façon. Tes doigts frôlent les murs, allant à la rencontre des créatures qui te reconnaissent, sans pour autant ralentir le pas.
Six Dumas
Revenir en haut Aller en bas
Amaya Shafiq
Amaya Shafiq
Ven 8 Mai - 23:59
Elle se prétend prête mais Amaya doute. Elle l'observe : ses gestes, sa posture, son regard. Suivant cette femme aux airs de fantôme, la Mendoza sent une certaine lassitude l'envahir. Sa place n'est sûrement pas à l'échiquier. Personne n'a vraiment trouvé d'endroit où se sentir chez soi, dans ce Dôme. Déjà avant la Grande Fin, chacun peinait à trouver cet endroit, mais à présent... les choix sont limités et le piège se referme vite sur ceux n'ayant aucune forme de pouvoir.
Au moins Six a-t-elle encore le pouvoir d'envoyer au tapis quelqu'un pour le plaisir des yeux d'un public ennuyé.

Non, elle n'est pas prête et ne le sera jamais car Amaya ne perçoit aucun désir de lutter, d'avancer, de se battre pour quelque chose. Elle en sait quelque chose, elle-même nage dans un océan de frustration, tournant en rond comme un lion en cage.
Comme l'une de ces créatures que Six semble tant aimer.

« Gracias, répond-elle sobrement. »

Elles arrivent dans les couloirs menant à l'Arène, passant devant des loges et des salles de spectacle pour la plupart vides. Le bruit des spectateurs s'entend de loin, leurs cris de ravissement et leurs huées impitoyables. Enfin, l'allée menant au ring apparaît. Amaya s'arrête, attendant que Six se tourne vers elle. Un léger sourire fleurit brièvement sur ses lèvres. Sans prévenir, elle attrape le cavalier par le col et la plaque contre un mur. Son poing tenant fermement le tissu, elle s'approche jusqu'à quelques centimètres de son visage.

« T'es sûre d'être prête ? Son rictus n'est que provocation, de même que les mots qu'elle utilise comme pour aiguiller une bête jusqu'à la rendre folle de rage. Une part d'elle, pourtant, pense chacune de ces paroles. J'ai pas l'impression, tu vois. C'est pas la douleur que tu dois lui faire ressentir. C'est l'humiliation. Ton adversaire va ramper à tes pieds. T'as pas intérêt à me faire honte... Fais le bouffer la poussière. »

Au fond, elle crève de jalousie... Rendue dingue de voir Six se diriger vers ce duel alors qu'elle-même en est privée depuis trop longtemps, elle sent l'amertume former un nœud au creux de son ventre.
Ses doigts se desserrent lentement et elle s'écarte, fixant la française d'un œil presque hargneux.

Amaya Shafiq
Revenir en haut Aller en bas
Six Dumas
Six Dumas
Sam 9 Mai - 13:04
Le chemin se fit dans un silence que tu apprécies, Six. Tu ne perds pas cette habitude de préféré l’écartement aux foules, les repas en commun une réelle torture pour toi. Empacter des sorciers en huis-clos est un enfer pour toi, l’une des nombreuses raisons pour son insatisfaction populaire. Mais aujourd’hui, proche du terrain, tu serais presque heureuse. En tout cas, ta rigidité est moindre, te passant en mémoire la suite de sorts que tu te prépares à lancer, visualisation mentale de la douleur.

« Sssss. » Tu prolonges la consonne du sort que tu revoyais, pour ne pas éveiller la magie. Dans ton instinct, tu sais qu’Amaya est un Phénix. Une entaille quelconque te couterait la vie. Tu sers tes dents, les molaires grincent entre elles. Ca t’en coute, de ne pas répliquer et tu t’appuies sur ce mur contre lequel tu es plaquée, pour suivre le mouvement, les mises en garde. Tu t’appuies sur ce mur pour t’éloigner du souffle que tu sens sur ta peau. Tu n’as jamais aimé la proximité.

Tu as la tête claire, les idées claires et pour une fois, tu la regardes réellement dans les yeux. Elle te noue la gorge et un grognement peu appréciatif t’échappe. « Un conseil, finalement.* » La première fois depuis si longtemps. L’espace d’une seconde, tu redeviens Sixtine et non pas un simple numéro. « Ca ne sera pas que la poussière qu’il bouffera. » Tu es réputée pour ta violence sur le terrain, ton absence d’hésitation, de remords, de doute.

Tu n’es plus rebutée par le geste et quand elle te lâche, tu fis craquer tes épaules en de simples rotations. « Quoi ? » Ta tête se penche lentement sur le côté et tu l’observes, comme tu observerais une créature curieuse. La rigidité revint, le contrôle chassa la souplesse du moment. « Tu veux y aller à ma place ? » Les mots étaient lents. « Puisque tu as peur que je te fasse honte. » Et tu oses, parce qu’elle avait osé.
Six Dumas
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers: