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I bought these dreams
Amaya Shafiq
Amaya Shafiq
Sam 2 Mai - 20:00

Minuit. L'heure de la pause. Les dernières représentations de l'Arène viennent de s'achever et le Secteur se vide peu à peu, l'effervescence ayant quitté les couloirs du royaume des Mendoza. Le rideau s'apprête à être tiré, mais pas pour tout le monde. Le second quart de l'équipe reprendra dans moins d'une heure. Il y a toujours quelque chose à surveiller, dans le palais des divertissements.

Mais pour l'heure, il est temps de profiter un peu des fruits de leurs efforts. Quand elle débarque au Comptoir avec ses quatre acolytes, l'endroit est presque désert. Balais et serpillières s'agitent d'eux-même pour faire briller le parquet. La barmaid, dernière employée présente, range avec minutie les bouteilles derrière le comptoir vernis. Elle adresse un sourire accueillant à Amaya et son équipe.

« La même chose que d'habitude, boss ?* »

La sorcière grimpe sur l'un des tabourets et adresse un signe aux autres.

« Aidez-la à ranger avant de vous installer, fait-elle, avant de se tourner vers la barmaid. Bien sûr, aucune voix ne s'élève pour protester, ses hommes s'empressant d'aider la jeune femme à remettre de l'ordre dans le bar. Oui, s'il te plaît. Après ça, tu peux y aller, on s'occupera de fermer. »

La barmaid pose un verre carré sur le bois et extirpe une bouteille des tréfonds de derrière le comptoir. Elle verse un fond de ce liquide ambré, aux reflets métalliques. Ce n'est pas le genre de choses qu'on sert aux clients, même les plus friqués. Amaya se débarrasse de sa veste en cuir et fait rouler ses épaules sous sa chemise noire.

« Tu n'avais pas parlé d'échanger des nuits avec Lazio ? Pour passer plus de temps avec le petit ? »

La sorcière se fige alors qu'elle venait de poser les lèvres sur le bord de son verre. Ses yeux transpercent l'employée, qui semble soudain vouloir disparaître six pieds sous terre. Fronçant les sourcils, Amaya tente de se souvenir avoir eut ce genre de conversations avec quelqu'un. Peut-être avec quelques verres en trop, samedi dernier... Foutu alcool bavard. Pas qu'elle n'apprécie pas la jeune femme, mais la curiosité est un vilain défaut.
Et elle se serait bien passée de voir le sujet ramené sur le tapis.

« Mêle toi d'tes fesses, lâche-t-elle sèchement. »

L'autre acquiesce vigoureusement, s'empressant de trouver un verre à faire briller.
La Mendoza retourne à sa boisson, dont elle descend une première gorgée. Une sensation de chaleur surnaturelle l'envahit déjà et elle lâche un soupire de satisfaction alors que ses muscles se détendent légèrement. Son petit moment est ruiné quand quelqu'un frappe sans grande délicatesse à la porte du bar.
Une volée d'insultes espagnoles lui échappent.

« Andres, va voir qui s'est perdu sur le chemin d'la sortie, marmonne-t-elle. »

L'homme s’exécute. Le dos tourné à la porte, Amaya réalise qu'il se passe un truc pas net en entendant des bruits de pas et les protestations d'Andres. Plongeant la main dans la poche de son jean, elle referme les doigts sur son arme mais se fige en reconnaissant les deux femmes qui viennent d'entrer.

« C'est bon, Andres, laisse les entrer. Et ferme la porte, fait-elle avant d'ajouter d'une voix dégoulinante de sarcasme, dans un anglais approximatif : Tu reconnais pas nos très chères invitées ? »

Le sourire étirant ses lippes dit tout l'inverse de ses yeux qui fixent Leroy. De nouvelles insultes, réservées à un certain type d'ordures, dansent sur le bord de sa bouche.

« La tour du château. Son regard brûlant va d'Apollonie à Caroline. Elle les connaît toutes, les poupées des De St. Palais, même si la réciproque n'est pas forcément vraie. Et son bufón, finit-elle avec un rire sarcastique. »

Se laissant glisser du tabouret, elle s'approche en désignant le bar d'un vaste geste. Derrière le comptoir, elle aperçoit du coin de l’œil la barmaid pétrifiée, incertaine sur l'attitude à adopter. Ses hommes, quant à eux, n'ont pour la plupart pas bougé, dispersés dans la salle - mais leurs regards vont des intruses à leur Don, comme dans l'attente des ordres.

« Pourquoi la visite ? »

La bienséance voudrait qu'elle leur propose au moins à boire.
Amaya emmerde la bienséance.

* italique = en espagnol
Amaya Shafiq
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Apollonie Leroy
Apollonie Leroy
Sam 2 Mai - 21:29
Apollonie déteste les affectations de nuit, parce qu'elles mènent indubitablement au Colisée, et que cet endroit la débecte. En dehors de ses obligations professionnelles, elle n'y passe même jamais. Non seulement cette débauche la dépasse complètement, mais en plus, la moitié des réguliers se méfient d'elle (pour parler de manière polie). Peut-être aussi qu'elle a un peu peur de croiser le fantôme de son ex-femme.

« Pas d'esclandres, Zumthor. Prévient-elle simplement avant de frapper à la porte du Comptoir. »

Le battant s'ouvre, et elle n'attend pas qu'on l'invite à l'intérieur pour se permettre d'entrer, ils trouveraient mille prétexte pour la laisser poireauter devant. Ce n'est pas faute d'avoir essayé l'amabilité, les premières fois où elle est venue. Ses yeux dissèquent l'endroit à la recherche de la moindre anomalie. L'espagnol et les insultes l'effleurent à peine.

« Vérification de routine, Shafiq. Appuie-t-elle sur son nouveau nom comme si elle était certaine que ça la blesserait. » 

Le reste de l'annonce est pourtant semblable à celle d'un robot. Apollonie jette un feuillet d'autorisations devant Amaya. 

« Quel jour sommes-nous, déjà ? » 

Sa tête penche sur le côté, un air impavide et dangereux au visage. Elle demande de façon rhétorique pour mettre en exergue qu'ils sont en semaine et que si la Phénix a le droit de boire quand elle le souhaite, ses petits copains ne sont pas aussi bien lotis qu'elle. Heureusement pour eux, et malheureusement pour la Tour, aucun verre ne semble avoir été encore servi. Apollonie croise les bras contre sa poitrine et s'appuie sur le rebord d'une table. S'il y a des choses à trouver, elle les trouvera.

« Alignez toutes les bouteilles sur le comptoir. Les aurors glorifiés ont besoin de se sentir exister. »

Si ça ressemble à du sarcasme, sa voix n'a pas une seule note dissonante et son ton est toujours aussi neutre. C'est comme de ça qu'Amaya les a traités, la dernière fois qu'elles se sont rencontrées. D'aurors glorifiés. De chiens, aussi, quoique le terme est venu plus tard.  

« Ma camarade passera après vous, alors tâchez de ne rien oublier par inadvertance. »

Par "inadvertance". Ils sont doués, ici, pour les trappes secrètes, les déguisements, et les commerces parallèles. Evidemment, il s'agit aussi de trouver un équilibre entre travail bien fait et zèle, car Amaya reste une Shafiq ET une Mendoza, et qu'il serait fâcheux de contrarier les uns ou les autres.
Apollonie Leroy
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Caroline Zumthor
Caroline Zumthor
Âge : Poissons
Age : 28
Dim 3 Mai - 2:20
« — Et son bufón. »
L’intéressée ne tiqua pas face au surnom peu reluisant que la belle aux traits exotiques venait de lui jeter. Elle n’était pas la première et ne serait sans doute pas la dernière à s’adonner à ce genre de blagues vaseuses. Comme si j’en avais quelque chose à foutre de ces putains de grades de merde, pensa-t-elle tout en haussant les épaules dans un geste nonchalant lorsque Shafiq coula un regard dans sa direction. Caroline entendait encore raisonner dans ses oreilles les échos de la mise en garde que lui avait soufflé Leroy juste avant de pousser la porte du bar.

Déterminée à s’enfermer dans le mutisme plutôt qu’à créer du grabuge, Caroline suivait d’une oreille distraite l’échange entre sa supérieure directe et la maîtresse des lieux. Elle préféra mille fois s’adonner à une petite visite de l'établissement. Jetant des coups d’œil un peu n’importe où et esquissant de grands sourires francs à l’intention des quelques regards courroucés que la garde rapprochée de Shafiq semblait se donner un malin plaisir à lui renvoyer. Un feuillet de parchemins vola en direction de l’espagnole ce qui attira l’œil de Zumthor qui se décida à se poser dans un coin. Elle s'installa sur l’une des nombreuses banquettes qui longeaient le mur près de l’entrée du bar. Vraisemblablement Caroline n'était là ce soir que pour faire acte de présence. C’était sans doute mieux comme ça.

Par la suite si la première exigence énoncée par Leroy ne la surprit pas outre mesure. La seconde, en revanche, l’agaça plus qu’autre chose. En ronchonnant, Caroline s’extirpa du moelleux de son siège en resserrant autour d’elle les pans de son trench gris. Elle ne jeta pas un regard en direction des deux autres femmes de la pièce pourvues d'un tempérament plus qu’affirmé, et préféra jeter un regard torve en direction de la femme derrière le bar comme pour l’inciter à se mettre dans un coin pour ne plus en bouger d'un iota. Pas même pour récurer un énième verre. Ils étaient tous propres à l'extrême de toute manière, quelle perte de temps, j'vous jure.
« — Pardon pardon, excusez-moi. »
Jeta-t-elle tout en se frayant un chemin vers l’arrière bar. Caroline joua un peu des coudes pour inciter les récalcitrants à se prendre au jeu et elle jeta des regards par-dessus les épaules tout en notant qu'ils s’exécutaient de mauvaise grâce. Visiblement elle n'était pas la seule à ne pas apprécier ce moment. Soudain, le regard azure de la née Zumthor s’accrocha aux formes presques charnelles d’une bouteille de bière. Le genre de petit délice dont elle raffolait avec démesure.
«  — Coucou toi ! »
S’exclama Caroline d’une voix mielleuse comme si elle s’était adressée à un enfant en bas âge. Du bout des doigts elle caressa la bouteille en verre comme pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas. L'espace d'un court instant l'idée de glisser ledit trésor sous son manteau ample lui effleura l'esprit mais elle se retint de justesse en se remémorant tous les yeux qui étaient braqués sur son dos, à scruter le moindre de ses faits et gestes. De tous, Caroline redoutait surtout celui de Leroy, évidemment. La seconde d’après son sourire s’effaçait alors qu’elle reprenait son examen des placards bas avec minutie. Son manège dura une petite dizaine de minutes avant que Caroline ne se décide enfin à retourner son attention en direction de la Tour - comme on l'appelait si bien dans le milieu.
« — Tout me semble en règle. Mais on ne peut pas être certains qu’ils n’aient pas transvasé autre chose dans ces bouteilles (elle pointa du doigt l’enfilade d’alcools alignés sur le comptoir vernis et luisant de propreté). Si vous voulez j’me propose volontiers pour vérifier.»
Un nouveau sourire fleurit sur ses lèvres, empli d’une innocence créé de toute pièce, tandis qu'elle croisait les bras par dessus sa poitrine d'un air entendu.
Caroline Zumthor
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Amaya Shafiq
Amaya Shafiq
Dim 3 Mai - 18:16
Putain de françaises. Putain d'échiquier. Putain de Leroy.

Voilà les pensées qui tournent dans la tête d'Amaya. Son rictus narquois ne disparaît pas, même quand cette garce l’appelle Shafiq - il en faut plus pour l'énerver. Elle sait ce qu'elle est, au fond, alors que Leroy n'a aucune foutue idée de quoi elle parle : pas comme si elle avait la moindre notion de loyauté... du moins à autre chose que le cul des De St. Palais.

La sorcière souffle un rire face au numéro de Leroy et Zumthor. Toujours la même partition. D'un geste laconique, elle rassemble les feuilles et en fait un joli tas avant de venir le plaquer contre le torse de la blonde.
Pas de bol pour celle-ci : Amaya est prudente. Elle se doute bien que Leroy sait l'heure à laquelle ses hommes et elle viennent souvent s'installer ici. Alors elle fait traîner, en général. Elle les fait s'agiter un peu avant de poser leurs fesses sur une banquette pour siffler une bière bien fraîche. Même si cette fois, personne ne l'a informée de la venue de l'échiquier, la Don est toujours prudente.
Dommage, cela dit. Elle aurait bien aimé voir la gueule de Leroy, quand elle lui aurait dit avec un grand sourire : Si tu coffres mes hommes pour un verre de bière, je demande à mon cher papa l'autorisation de t'envoyer au fond des canaux.
Ok, ça n'aurait pas été très subtil... mais tellement satisfaisant.

D'un signe de la tête, elle fait comprendre à la barmaid de s’exécuter. Elle voit bien que la jeune femme est tendue, ayant connaissance du contenu illégal de quelques rares bouteilles. Elle n'est pas à ce poste depuis longtemps. Ce n'est pas le moment d'avoir les mains qui tremblent, aussi Amaya lui adresse un regard appuyé.  

« Du calme, ma jolie. Si elles touchent à un seul de tes cheveux, je les allume. »

Fort pratique, que ces deux-là ne parlent pas un mot d'espagnol - et qu'elles n'aient pas sorti leur baguette pour jeter un sort de traduction. Qu'elles s'imaginent donc qu'Amaya fait des cachotteries dans sa langue maternelle... les faire tourner en bourrique aurait le mérite de l'amuser.

Pendant que le toutou de Leroy fouille les placards, la Mendoza finit tranquillement son verre. Cette idiote ne l'est sûrement pas assez pour venir mettre son nez au fond du verre d'une phénix. S'étant réinstallée sur son tabouret préféré, elle déguste la boisson en observant les allers et retours de Zumthor, ne manquant pas de remarquer sa fascination pour l'une de ces bouteilles... de l'excellente bière, semblerait-il.
La déclaration qui suit confirme les soupçons d'Amaya. Cette femme brûle d'envie de descendre chacune des bouteilles alignées là.

« Apollonie, es-tu aveugle ? Ton bufón a soif, lance-t-elle, appuyant sur le terme "aveugle" sans grande subtilité. Elle adresse un sourire presque chaleureux à l'autre. Tu peux goûter à tout, claro que sí. Mais il faut payer. »

Et la voilà qui part d'un grand rire. Une gorgée de chacune de ces boissons ferait très vite monter la note de tokens.

« Je crois que tu as pas encore léché assez de culs pour ça, cariño. »

Dans le même temps, elle attrape une de ces belles bouteilles de bière et la décapsule promptement. Elle se sert et lève le verre à ses lèvres, avant de s'arrêter, prétendant réfléchir.

« Et puis, quel jour sommes-nous, déjà ? »
Amaya Shafiq
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Apollonie Leroy
Apollonie Leroy
Dim 3 Mai - 20:59
Apollonie attrape le feuillet qu'Amaya lui enfonce dans le torse sans avoir pris la peine de lire une seule page. Typique. Grand bien lui fasse. Ses yeux roulent intérieurement, mais la posture de fer et l'expression d'automate ne bougent pas d'un iota. Même à l'utilisation abusive de l'espagnol, qu'elle brûle pourtant d'interdire sur le champ. Apollonie ne marche pas à la provocation : y répondre ne sert que les intérêts d'Amaya.

Et la Tour attend. Que le Fou fasse son affaire. Elle se fiche bien des regards obliques qu'on lance aux bouteilles, ou des remarques acerbes de la Shafiq, quoique le mot aveugle la fait lever un sourcil. Il s'agit d'exécuter une tâche, et elles le font. A l'évaluation de Caroline, Apollonie sort une bourse de l'intérieur de son veston pour la jeter sur le comptoir. Quelques tokens sont crachés de la sacoche à l'impact. Puisqu'il faut payer pour faire montre de bonne foi.

« Pour votre peine. Commence-t-elle. Si vous aviez lu le feuillet, madame, peut-être que la situation aurait été plus claire : nous avons une dérogation officielle émise directement de l'Assise. »

Son regard tombe sur Zumthor. L'une de ses mains lui intime de procéder à la vérification et de faire fit de ce que dit la Shafiq. Le jour où tu te prends une fessée de ton papa, est-elle tentée de répondre.

« Mercredi. Et vos hommes n'ont rien à faire là. » 

Le ton est sec et autoritaire, malgré le vouvoiement qui marque le respect dû. Apollonie ne lui ordonne pas de les faire rentrer chez eux, mais c'était comme si. Quant à son acolyte, un seul faux pas avec la boisson et c'est la case blâme. D'ailleurs, elle ne lui fait absolument pas confiance pour les dosages (comme elle ne fait confiance à personne, ce n'est pas personnel).

« Vous. Son regard tombe sur la barmaid. Commencez à servir. »

Apollonie se lève de son perchoir et se dirige vers la porte. Sa présence ici est inutile et elles doivent encore vérifier les registres officiels du Colisée avant de rentrer. Ça ne prend pas longtemps, surtout en semaine. C'est l'affaire de quelques noms inscrits. La Tour se doute que c'en sont des faux, mais il n'y a aucune preuve de ça, et les De St. Palais n'approuveraient pas qu'elle fouille si loin dans les affaires Mendoza.

« Je vais vérifier les registres, je reviens. » 

Et elle part en laissant Caroline débuter les dégustations.
Apollonie Leroy
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Caroline Zumthor
Caroline Zumthor
Âge : Poissons
Age : 28
Mer 6 Mai - 12:55
« — Pour votre peine. Si vous aviez lu le feuillet, madame, peut-être que la situation aurait été plus claire : nous avons une dérogation officielle émise directement de l'Assise. »
A ces mots un grand sourire enthousiaste vint s’afficher sur les lèvres du Fou. Elle trépignait sur place depuis que la bourse avait finit sa chute sur la surface laquée du bar, comme si cela signifiait le feu vert pour que Zumthor puisse s’adonner à ses petites habitudes d’alcoolique en herbe. Apollonie lui fit signe de la main et en réaction immédiate Caroline contourna la barmaid pour faire face à la descendante Shafiq. Avec des gestes précautionneux, comme pour ne rien abîmer, Caroline récupéra la bière par le dessous de la bouteille et desserra un a un les doigts d’Amaya autour de son précieux.
« — Merci pour me l’avoir décapsulée. »
Murmura Zumthor tout sourire, avant de piocher quelques piécettes métalliques dans la bourse pour en faire une jolie tour devant Shafiq. Pendant ce temps Leroy continuait sa conversation avec la belle aux traits exotiques et Caroline ne s’en formalisa pas. Esquissant quelques pas de retrait, la sang-mêlé bu plusieurs grandes goulées de sa bière avant de ralentir le rythme pour pouvoir mieux en savourer les arômes. Pêché exquis. C’était sans doute là ce qui lui manquait le plus depuis qu’ils étaient tous confinés sous le dôme, encore que le choix disponible au Comptoir restât tout à fait acceptable. De quoi fidéliser la clientèle songea Zumthor.
Au même moment Leroy jeta un regard sombre – c’est-à-dire son regard habituel – à la barmaid pour qu’elle commence à servir. Caroline aurait presque pu le prendre personnellement, mais à vrai dire cela était sans doute pour le mieux. Ça évitait à la Zumthor bon nombre de tracas puis, maintenant qu’elle avait pu récupérer ce qu’elle convoitait, elle était prête à montrer patte blanche pour le reste. Comme en signe de bonne foi, le Fou questionna la jeune femme sur l’endroit où elle pourrait trouver des verres propres et l’aida à les aligner sur le comptoir tout en gardant un œil vigilant sur sa bière posée à même le sol entre ses bottes. Il aurait fallu lui rouler dessus pour y avoir accès. Pendant ce temps la Tour s’était levée de sa chaise pour rejoindre l’entrée du Comptoir. Elle lança une dernière remarque, comme une mère qui s’adresserait à sa progéniture pour lui promettre de revenir, puis sortit de son pas assuré et inquisiteur. Caroline reporta son attention sur l’alignement de verre toujours cruellement vides de toute substance. Le bras de la barmaid, comme s’il avait reçu un stupéfix, sembla hésiter un instant juste avant de servir la première liqueur.
« — Hey, ma jolie, t’as pas entendu la dame ? »
L’enjoignait Zumthor tout en reprenant avec malice les dires de la maîtresse de maison. Caroline esquissa un sourire en direction de la barmaid et celle-ci jeta un dernier coup d’œil à Amaya avant de s’exécuter. Le bufón récupéra le verre de la née Shafiq en lui glissant un « je peux ? » creux. Plus Caroline se penchait sur la question et plus elle appréciait son nouveau surnom. Pour peu qu'il soit prononcer comme le faisait Amaya, en y mettant la forme et surtout l'accent. Caroline aimait bien leur accent, comme s'il suffisait à faire rentrer le soleil dans la pièce. C'était dépaysant. Un instant la sorcière au service de l’Échiquier scruta le fond du verre qu'elle tenait entre ses doigts, où une mélasse aux reflets dorés tapissait encore le fond. Elle le renifla un coup et fronça le nez sous les relents âcres qui lui chatouillèrent les narines. Puis, haussant les épaules, Caroline se décida enfin à le nettoyer d’un récurvite qu'elle incanta du bout de sa baguette en frêne.  
« Vous n’allez pas surveiller les moindres faits et gestes de Leroy, miss Shafiq ? »
Jeta Zumthor en direction de l’intéressée tout en relevant ses yeux azures vers elle et en reposant son verre maintenant propre devant elle. Caroline rengaina sa baguette à l’intérieur de sa veste ample.
« — Entre elle et moi pensez-vous vraiment que je sois la plus dangereuse des deux ? Avec tous ces hommes pour me tenir compagnie, à votre place je lui aurais déjà emboîté le pas depuis longtemps. »
Ajouta-t-elle tout en se baissant pour récupérer son précieux entre ses bottes. Elle se descendit une énième goulée et elle récupéra la besace pendant que la barmaid continuait de remplir les verres. Prenant bien soin de ne pas la déranger, Zumthor plaça devant chaque verre plein le nombre d’argent à peu près équivalent au service. Chaque fois elle prenait le soin d’ériger une petite tour bien droite, comme si elle avait été atteinte d'un tic maniaque sévère. Lorsque Caroline eu finit son petit manège elle s’éloigna un peu du bar, son dos buta contre le mur derrière elle tandis qu'elle profitait du spectacle. Cette mise en scène du bar laqué et des verres chacun pourvus de leur tour de piécettes, avec comme trame de fond la née Shafiq et ses sbires prostrés dans chaque coin de la pièce, avait quelque chose d’irréel. Sans doute bufón garderait-t-il cette image longtemps en mémoire. Au moins aussi longtemps qu’il vivrait, pas de toute là-dessus. Zumthor laissa échapper un sifflement appréciateur en ouvrant les bras comme pour embrasser la pièce, comme l’aurait fait un réalisateur satisfait du jeu de ses acteurs. Puis, détournant les yeux vers l’un des hommes de la main de Shafiq – plutôt bel homme celui-ci, les épaules larges et le teint basané – Caroline se permit de lui envoyer un clin d’œil accompagné d’un geste ample de sa bouteille aux 3/4 vide comme pour l’inviter à se joindre à la fête. Si on pouvait appeler cela ainsi évidemment.
« — Je crois qu’on peut dire que je paye la première tournée. Allez-vous laisser une belle jeune femme boire toute seule, messieurs ? »
Caroline Zumthor
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Amaya Shafiq
Amaya Shafiq
Mer 6 Mai - 20:30
Amaya avise la bourse de tokens tombant sur le comptoir. Amusant. Ainsi, l'Assise a fini par obtenir une dérogation pour les toutous des De St. Palais. Elle hausse les épaules, ne regrettant pas de s'être épargnée la lecture des documents sûrement aussi ennuyeux que Leroy.

La Mendoza garde le silence, même si elle aurait une réponse toute trouvée pour la Tour : ses hommes ont le droit d'être n'importe où, en tant que service de sécurité du Secteur 4. Pas la peine de répliquer, car au fond, Leroy sait sûrement qu'elle ne peut pas grand faire chose de plus qu'être une minuscule écharde. Le genre qu'on arrache d'un geste sec, une fois lassé d'avoir trop longtemps toléré sa présence...

Le contact malvenu des doigts de Zumthor sur les siens tire soudain Amaya de ses pensées. Trop choquée pour réagir, elle regarde la sorcière faire en penchant légèrement la tête.

« Mais de rien. »

Elle garde encore le silence quand la française se permet de donner des ordres à son employée. La pauvre barmaid jette des regards affolés à sa patronne, déchirée entre la crainte de désobéir aux représentantes de l'Ordre, et celle de froisser les Mendoza. Amaya lui adresse un mouvement du menton, lui donnant son feu vert.

"Je vais vérifier les registres, je reviens." Toujours installée au comptoir, Amaya a le sourire aux lèvres. Amusant comme un peu de paperasse peut donner à une femme l'impression qu'elle a tous les droits. Elle semble plongée dans une profonde réflexion. Faudrait-il que le Conseil en entende parler ? Mettre le nez dans les registres des Mendoza, c'est déjà dépasser les limites... outre les dérogations écrites, il existe des accords officieux que Leroy est en train de piétiner et pourquoi ? Un excès de zèle ? Malheureusement, ce n'est pas encore assez pour lui faire subir le même sort qu'elle a infligé à de nombreux colons. Peut-être qu'elle devrait la laisser faire, voir si la française est assez maligne pour s'arrêter avant de faire l'erreur de trop. Celle qui lui coûterait sa tête.

Mais pour l'heure, c'est une autre qui enchaîne les erreurs. Zumthor. Sortant une cigarette, Amaya l'observe en silence. À vrai dire, tous les regards de la pièce ou presque sont rivés sur Caroline, mais ça n'a pas l'air de la déranger outre mesure.
D'abord, lui avoir pris la bouteille directement des mains. Certains De St. Palais lui aurait fait couper la main pour moins que ça. Puis, appeler sa barmaid « ma jolie ». Une familiarité que même un colon des Mendoza ne se permettrait pas, du moins pas quand l'un d'entre eux est dans le coin. Manquer de respect à un employé des Mendoza, c'est leur manquer directement de respect.

Elle aurait peut-être pu passer outre ces deux conneries, s'il n'y avait eut... le reste.
Le petit manège avec les tokens.
Son attitude désinvolte.
Ce sifflement de satisfaction...

Il en faut bien moins pour agacer Amaya. Tout le Secteur 4 le sait. Certains se permettent même de la dire soupe-au-lait, quand elle a le dos tourné. Et ils ont raison.

« Tu as raison, Zumther. Laisser une belle jeune femme boire toute seule, quelle tristesse. Andres, Valero, servez vous aussi un verre. Ce que Leroy ne voit pas ne peut pas lui faire de mal. »

Ces deux sorciers sont ceux les plus proches du bar. Comprenant très bien l'ordre, ils s'avancent chacun d'un coté alors que leur patronne adresse un sourire à Caroline. Un rictus qui pourrait presque paraître amical.

« Mettez-la moi sur le comptoir, fait-elle dans sa langue maternelle. »

Les deux hommes ne sortent pas leur baguette : ils se contentent de chacun empoigner un bras, et de plaquer brutalement la française contre le bois lustré. Les tokens de faveur sont éparpillés, verres et bouteilles roulant, certaines pour aller se briser au sol. Chacun d'eux exécute une clé de bras, s'assurant qu'elle reste collée au comptoir.

« Sors, fait-elle à la barmaid, qui s'empresse d'obéir. »

Peu pressée, Amaya sort plusieurs objets de ses poches en ignorant les éventuelles protestations de Caroline. Elle repose d'abord sa cigarette pas encore allumée - dommage, ça lui aurait peut-être calmé les nerfs. Puis à coté, elle place son poing américain. Un objet au métal luisant d'un éclat peu naturel, et dont chaque bague porte une rune finement ciselée. Enfin, elle lâche sa propre bourse, plus remplie encore que celle donnée par Leroy.

« Tu comprends pas quel jeu tu joue, Zumthor. L'anglais est peu reluisant, plein de fautes, mais la Mendoza s'en fiche pas mal. Elle ne lui ferait certainement pas l'honneur d'utiliser la magie pour mieux s'exprimer. Donc, on reprend depuis le début. Pour toi, c'est Madame ou Señorita, pas miss. Je suis mariée. »

Si elle parle avec calme, son regard dit tout l'inverse. Une partie d'elle crève d'envie de lui refaire le portrait sans plus de cérémonies.

« Je sais que Leroy est plus dangereuse. Elle est plus âgée et peut-être la plus cruelle de votre bande de charognards. Mais visiblement, c'est aussi la plus intelligente. Elle m'aurait pas donné une bonne raison de l'épingler comme tu viens de faire. »

Même si Apollonie rentrait à l'instant, Caroline ne serait pas sortie d'affaire si facilement.
Toucher à la fierté d'une Mendoza... une sacrée idée à la con.

« Comme je suis généreuse, je vais donner un choix. Deux possibles. Dans tous les cas, ta dégustation s'arrête ici. Tu dis à Leroy que tout est normal, et chaque semaine, tu reçois un joli petit paquet à ta porte. Ou bien... »

Amaya glisse ses doigts dans les anneaux du poing américain, fermant les yeux avec un plaisir non dissimulé.
Pourquoi faire dans la dentelle, quand on a des privilèges et des muscles ?

Amaya Shafiq
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Caroline Zumthor
Caroline Zumthor
Âge : Poissons
Age : 28
Mer 6 Mai - 21:57
A trop jouer avec le feu, on finit souvent par s’y brûler. Les rudiments de la vie que même les parents de Caroline avaient pris grand soin d’inculquer à leur progéniture, bien que la sorcière ne soit pas un modèle en la matière. Il fallait croire que ce passe-temps valait bien quelques courbatures aux yeux de Zumthor qui, lorsque Andres et Valero la prirent par les bras pour la plaquer contre la surface laquée du bar, se contenta de lâcher un gémissement qui aurait pu jeter le doute sur son état psychologique. Deux clés de bras pour le prix d’une c’était quand même beaucoup donner pour une seule âme, voilà ce à quoi songeait Caroline lorsque la Shafiq reprit la parole.
« — Pour toi, c'est Madame ou Señorita, pas miss. Je suis mariée. »
Caroline pouffa à ce dernier mot avant de se reprendre de peur de perdre un bras dans la bataille.
« — Ah donc Señorita connait les rudiments de notre langue uniquement quand ça l’arrange, c’est déjà un bon début. »
Murmura-t-elle toujours la joue écrasée contre le bar. La prise sur ses bras se renforça brusquement, de façon assez inégale d’ailleurs. Du bout des doigts Caroline tapota l’avant-bras de l’homme à sa gauche pour lui signifier de desserrer un peu sa prise. Cela faisait un bail qu'elle ne s’était plus adonnée à ce genre d’entraînement et les muscles de ses épaules commençaient franchement à l’élancer. Elle revoyait son frère aîné, Gui, la supplier de faire un peu attention et d'apprendre à tenir sa langue. Mais en 31 ans la jeune femme n'avais jamais réussit à le faire. Alors qu'elle se retrouve dans ce type de situation n'avait rien d'étonnant. Si Amaya avait entendu sa dernière réplique elle n’en laissa rien paraître et poursuivit sur des vérités générales à propos de Leroy. Caroline était parfaitement d’accord avec tout ce qui se disait à cet instant, sans doute qu’Appolonie n’aurait jamais provoqué une telle situation, ou ne l’aurait pas laissé prendre une telle ampleur, si elle avait été à la place de la née Zumthor. Mais une autre chose était tout aussi vraie : la Tour avait beaucoup, beaucoup, beaucoup moins d’humour. Ce dernier détail apporta un peu de réconfort à la jeune femme épinglée au bar.
« — Comme je suis généreuse, je vais donner un choix. Deux possibles. Dans tous les cas, ta dégustation s'arrête ici. Tu dis à Leroy que tout est normal, et chaque semaine, tu reçois un joli petit paquet à ta porte. Ou bien... »
Ou bien quoi ? Les doigts de la Shafiq entrèrent dans le champ de vision de la Zumthor et partirent jouer avec le poing américain laissé sciemment à sa vue.
« — Déjà je ne négocie rien du tout dans cette position. Dis à tes gorilles de me lâcher et on pourra en parler tranquillement. Tu me propose quoi ? Du fric ? Je doute que ton offre puisse valoir plus que tous les privilèges que m’offrent les De St. Palais. Je peux être conne, mais pas au poing de mordre la main qui me nourrit. Pas pour une poignée de tokens. »
La seconde d’après la jeune sorcière toujours en mauvaise position souffla de son haleine alcoolisée sur la ribambelle d’objets devant elle comme s'il elle espérait les voir rouler au loin grâce à ça. Putain mais elle fait dans le SM ou ça se passe comment ? Caroline fit une première tentative, en roulant des épaules, pour déloger ses « partenaires de jeu » mais rien n’y fit. Elle laissa échapper un « Lâches moi. » bien sentit mais visiblement aucun des deux hommes ne semblait prêt à bouger d'un iota tant que la Shafiq n'en aurait pas donné l'accord.
« — Putain mais lâchez moi j’vous dis ! »
Sa voix, quelque peu historique au début vrilla en quelque chose de beaucoup plus agressif, animal et ses iris bleues virèrent au mordoré en un claquement de doigt. Au prix d'un gros effort Zumthor réussi à se calmer un peu, elle soupira.
« — Quitte à me faire déboîter les deux épaules en même temps, je peux savoir quel breuvage vaut autant de considération ? Laisses moi y goûter et peut être qu'on trouvera un terrain d'entente. Poursuivit-elle sur un ton égal qui trahissait son sérieux. »
Pas que Zumthor tienne particulièrement à ce que Leroy revienne et découvre sa tête ainsi que ses membres éparpillés aux quatre coins de la pièce, néanmoins si le Fou se permettait autant d'audace c'est parce qu'elle savait qu'il lui restait une toute petite carte à jouer. Et aussi parce qu'elle pensait vraiment au fin fond de son esprit qu'Amaya était une femme intelligente. Pourquoi irait t-elle s'encombrer de tensions supplémentaires avec les De St. Palais, et ce juste pour le plaisir de remettre une petite teigne telle que Caroline en place ? Non. Le jeu n'en valait pas la chandelle, elles le savaient toutes les deux aussi bien l'une que l'autre. De plus les agissements d'Amaya en disaient long sur la situation. Clairement il y avait quelque chose à cacher, mais quoi ? Plus que toute loyauté ou scrupule, c'était la curiosité qui piqua à vif la jeune sorcière. Qu'est-ce qui pouvait donc valoir autant aux yeux de la Shafiq ? Caroline n'était pas une habituée des lieux, à vraie dire en huit ans elle n'était venue qu'une ou deux fois, toujours pour répondre à ses obligations dues à son boulot. Pourtant l’atmosphère du Comptoir lui plaisait bien. Caroline s'imaginait à la place de la barmaid, à couler des jours chaleureux dans pareille bicoque, auprès d'une clientèle fidélisée. Ces histoire avec les Shafiq ne faisait qu'ajouter un peu d'épice dans la vie de cette fictive barmaid qu'elle visualisait très clairement dans sa tête. Blonde, voluptueuse, libre. Un quotidien heureux, au sein duquel Caroline aurait même pu avoir le droit de botter des culs saouls sans se faire inquiéter. Sans être fliqué à la moindre occasion par ses semblables - tout du moins tel qu'elle se le représentait, sans doute bien loin de la vérité. Non Amaya, au même titre que beaucoup d'autres dont les De St. Palais, n'avaient aucune foutue idée de ce à quoi aspirait Caro au fond d'elle.
« — Puis-je ravoir une bière ? Lança la blondie l'air de rien. Je la paye évidemment. Je sais reconnaître un bon alcool quand j'en goûte un. »
La joue toujours écrasée contre la surface lisse maintenant réchauffée à son contact, Caroline prit brusquement conscience d'à quel point cela pouvait être désagréable. La géométrie plane du plan de travail lui sciait la pommette et ses yeux, dont l'un était clairement obstrué par sa paupière écrasée, avaient du mal à faire la focale. Une migraine commençait même à poindre le bout de son nez. Quelle misère.
Caroline Zumthor
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Amaya Shafiq
Amaya Shafiq
Jeu 7 Mai - 1:10
Amaya ne s'attend pas vraiment à rencontrer de résistance de la part de Caroline. Après tout, quiquonque doté d'un peu de bon sens se serait laissé faire et aurait attendu que la tempête passe. Visiblement, la blonde a une toute autre idée du bon sens - ou alors, elle s'en fiche de passer un mauvais quart d'heure. Les chiens du 5 sont-ils donc tant adeptes de la souffrance ? Assez pour se débattre et réclamer qu'on la libère. Comme si les deux mexicains allaient obéir à quelqu'un d'autre qu'un Mendoza.

Amaya prend quelques minutes pour l'observer, les lèvres pincées et la mine sérieuse. Il y a quelques années, elle l'aurait peut-être trouvé amusante. Elle l'aurait défié en duel, et aurait réglé ça dans l'Arène, à l'ancienne. Le tout se serait fait dans la bonne humeur - du moins la sienne, peut-être pas celle de Caroline - et sans user de sa position de phénix pour l'écraser sous sa botte.
Maintenant, elle n'a plus la patience ni l'envie de prendre des pincettes ou de faire les choses à la loyale. La vérité, c'est que Zumthor n'est qu'un prétexte. Un bouc émissaire pour sa rogne, et celle-ci n'est pas prête de s'épuiser. Puisqu'elle ne combat plus dans le Colisée, il faut bien qu'elle se défoule autrement.

« Ah, ces françaises, lâche-t-elle finalement. Vous pensez vraiment que le monde tourne autour de vous, mh ? Tu me forces à tout t'expliquer et j'ai pas le temps pour ça. Je pourrais être tranquillement en train de siroter un verre mais à la place, je dois faire la nounou. »

Elle lâche un lourd soupire exagéré.

« Bien sûr, que tu peux avoir une bière. »

À pas mesurés, elle s'éloigne pour attraper l'une des rares bouteilles ayant échappé au carnage et la décapsule. Puis elle s'approche de Caroline et tend la bouteille pour en verser le contenu directement sur la tête de celle-ci.

Spoiler:

Caroline recule assez vite la tête pour éviter l'alcool. Amaya repose la bouteille et abandonne l'idée avec une moue de déception. Dommage, mais elle n'a pas spécialement envie de faire un effort supplémentaire pour l'humilier.

« Et bien, cariño, je croyais que ton amour pour cette boisson était débordant. Allez, assez joué. D'un signe, elle autorise Andres et Valero à serrer moins fort. J'ai jamais parlé de tokens. Elle pousse la bouteille jusque sous le nez de Caroline. Me parle plus de terrain d'entente, maintenant. Y a pas d'entente, juste un choix de ta part. Lâchez-la. »

Amaya a toujours le poing américain bien enfoncé sur sa main. Andres et Valero ont lâché Caroline mais n'ont pas bougé d'un pouce et les deux autres soldats se sont rapprochés.

« Si tu me manques encore de respect, je te fais couper la langue. Je suis sûre que ta copine Leroy prendra un intense plaisir à te la cautériser elle-même, comme elle a fait avec les yeux de Danica... Vous êtes tolérées ici, paperasse ou pas. Tu comprends, ou je dois encore me répéter ? »

Une lueur féroce brille dans le regard d'Amaya alors qu'elle fixe la blonde. Une grande part d'elle a envie que le Fou continue ses provocations et lui donne une raison de lui coller son poing en travers de la figure. Une part qu'elle tente d'étouffer, de calmer, avec ce qu'il lui reste de tempérance.
Quant à ces bouteilles au contenu si mystérieux pour la Zumthor, ce ne sont pas ses affaires. À moins qu'elle veuille finalement mordre la main qui la nourrit... ce dont Amaya doute fortement. Ce genre de femme n'est pas digne de confiance.
Amaya Shafiq
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Ankaa
Admin
Ankaa
Jeu 7 Mai - 1:10
Le membre 'Amaya Shafiq' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Ankaa
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Caroline Zumthor
Caroline Zumthor
Âge : Poissons
Age : 28
Ven 8 Mai - 17:55
« — Bien sûr, que tu peux avoir une bière. »
Il y eu d'abord le bruit caractéristique d'une bouteille de bière qu'on décapsule, puis l'odeur alléchante du breuvage lorsque celui-ci se répandit sur le plan de travail. Heureusement pour elle Caroline réussit à éviter le pire pour ses cheveux de justesse. Quel sacrilège, pensa-t-elle tandis que la pression sur ses bras s'allégeait considérablement. Le reste des paroles prononcées par Amaya survolèrent l’inconscient d'une Zumthor entièrement tournée vers le désarroi d'un tel gâchis. Elle l'aurait bien bu, elle, cette bibine. Lorsque les hommes la relâchèrent enfin la jeune sorcière jeta un dernier coup d’œil au liquide qui glissait le long de la surface laquée pour finir sa course sur les lattes impeccables du revêtement de sol. Caroline grimaça.
« — Vous me tenez chaud les mecs, par pitié, sortez de mon espace vital quoi. »
Si ce petit échange musclé l'avait calmée, la sorcière n'en avait pas pour autant perdu son authenticité. Caroline avait lancé ces mots sans grand espoir, sachant bien qu’il y avait plus de chance qu’ils veuillent jouer les sourdes oreilles, puisqu’ils ne semblaient répondre qu’aux ordres de la Shafiq. Sont-ils seulement dotés d’une pensée qui leur est propre ? Pensa telle un instant avant d’étirer ses épaules dans de grands moulinets. Une façon de délier les muscles, oui, mais aussi de forcer les deux gorilles à s’éloigner un peu. Leur promiscuité pesait sur Caroline, aussi bien physiquement que psychologiquement.
Amaya la menaça en ressassant un épisode du passé que la née Zumthor préférait ne pas réveiller. Comme tout bon petit membre de l’Echiquier elle avait eu vent de l’affaire. Une sordide histoire, là encore. Surtout que Caroline avait encore du mal à imaginer comment il était possible de s’en prendre ainsi à sa moitié. Ou à toute personne avec qui on avait été amené à partager un moment d’intimité. Zumthor, qui était si encline à louer la beauté des formes voluptueuse et féminines quand elle en voyait, avait tout le mal du monde à se mettre à la place de Leroy. Un tel épisode devait finir par vous crever le cœur – pour peu que vous en soyez doté évidemment. La blonde se fit la réflexion qu'elle aurait bien aimé connaître l’Appolonie d’avant pour pouvoir la comparer à celle qu'elle côtoyait au jour d'aujourd'hui. Savoir si oui ou non cet épisode l’avait marqué. Et surtout pour pouvoir juger à partir de ça si cette femme était humaine. Parfois Zumthor avait de gros doute là-dessus.
« — Blablabla. Merci mais je me passerais des détails, tout ça ne me concerne pas. Et je comprends tout à fait, pas besoin de donner dans le mélodrame. »
Caroline laissa échapper un soupir.
« — Je peux sortir ma baguette sans que vos mexicains ne m’éborgnent, ou ça aussi ça va être interprété comme un manque de respect ? »
Elle n’avait pas particulièrement envie de tout ramasser à la main. Un recurvite ou un reverte aurait sans doute suffit à remettre de l’ordre dans Le Comptoir. L’ancienne Auror haussa les épaules, certaine qu’on ne lui donnerait pas l’autorisation. Celle-là encore moins qu’une autre. Tant pis. Époussetant sa veste comme pour remettre un peu d’ordre dans ses vêtements à défaut du reste, Caroline prit le temps de se refaire une beauté en rangeant une à une les mèches qui s’étaient échappées de son chignon. Puis, esquissant un sourire au mexicain à sa gauche – celui qui lui avait littéralement détruit le bras – elle commença à rassembler les quelques Tokens encore éparpillés sur le bar.
« — Je vous ai vu à l’œuvre au Colisée. Lança Caroline à l'intention d'Amaya, l’air de rien. Pas dans les gradins évidemment, ça n'aurais pas de sens sinon...non, je veux dire, dedans. Je n’ai pas eu l’occasion de voir tous vos combats, mais du peu que j’ai vu…wow ! Elle fit volte-face vers son interlocutrice de manière un peu brusque mais pas malintentionnée. Je ne dis pas ça pour vous radoucir, ni même en espérant ressortir d’ici sans me faire démolir l’épaule à nouveau, hm. Elle lança un regard lourd de sens au type à sa gauche, puis soupiras. Ils peuvent bien en dire ce qu’ils veulent au Lounge ; ça crève les yeux. Le Colisée apporte beaucoup de réconfort aux colons. »
Ne sachant pas trop quoi faire avec tous les Tokens ramassés, Caroline se contenta de faire une petite montagne à proximité de la caisse.
« — Oublions donc toute cette histoire de vérification de de paperasse. Leroy n’est même pas là, en plus. Profitons-en. »
Caroline, qui s'improvisait soudainement barmaid, proposa un verre à Shafiq avant de se pencher un instant pour récupérer une énième bière sous le bar. Elle la décapsula à l’aide de la bague qu’elle portait à l’index et en bu quelques gorgées. Toujours aussi bonnes que les précédentes. Dans un souci d’équité Caroline sortit quelques tokens de sa propre bourse cachée dans sa veste et les ajouta près de la caisse.
« —  Il parait même que vous vous êtes déjà mesuré à Leroy durant un combat non-officiel. C’est vrai ? Alors ? C’était comment ? Une petite lueur s’anima dans les yeux de la blondie comme si cette dernière avait rajeuni de 25 ans. Oh bien sûr à l’Echiquier on l’a déjà vu en découdre avec de bons combattants. Mais je me dis que dans l’arène ça doit être quelque chose. »
Sirotant gentiment sa bière, Zumthor planta ses iris redevenues d'un azure stable, dans ceux plus sombres de la Mendoza. Personne n'était assez dupe pour croire que l'ancienne Auror essayait véritablement de faire ami-ami. Mais sa curiosité, elle, était réelle et il lui fallait bien calmer le jeu le temps que la Tour se décide à revenir de son inspection solitaire. Puis Caroline ne tenait pas particulièrement à foutre le bordel au Comptoir, alors qu'elle aimait tant le lieu pour ce qu'il était en lui-même - et aussi un peu pour ce qu'il cachait en son sein. Le reste dépendrait du bon vouloir de la Shafiq. Cette dernière aurait d'ailleurs pu décider de fausser compagnie à l'ancienne Auror, pour peu qu'elle n'ai pas à cœur les réserves de bière de la maison. Mais non, elle était encore là, ce qui donnait une occasion en or à Zumthor pour qu'elle assouvisse un peu sa curiosité maladive.
Caroline Zumthor
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Amaya Shafiq
Amaya Shafiq
Sam 9 Mai - 2:02
Zumthor et ses jérémiades. Elle ne fait plus tant la maline, quelques détails laissant deviner une prise de conscience de l'aspect fâcheux de sa situation. Et pourtant. Il y a toujours ce comportement d'éléphant dans un magasin de porcelaine. Elle reste derrière le comptoir, elle pose des questions dont la réponse est évidente et en plus, elle se permet de se servir à boire avec une assurance à faire pâlir d'envie n'importe quel phénix.

Blablabla, dit-elle. Pourtant, c'est le blabla qui lui sauve le cul. Parce qu'Amaya, constatant ses courbettes à peine voilées, desserre doucement les doigts et finit par glisser son poing américain dans la poche de son jean. Soit. Pas de cocard ni d'effusions de sang ce soir. Juste un peu de bordel.
Reprenant sa cigarette, elle l'allume enfin et commence à tirer dessus dans l'espoir de se détendre à nouveau.

Je vous ai vu à l’œuvre au Colisée.

La mâchoire de la Mendoza se crispe brusquement. Là où son expression n'a pas laissé paraître l'orage qui grondait plus tôt, elle ne cache cette fois pas son agacement de voir le sujet être soulevé. Et les compliments n'aident pas, loin de là. Soudain, elle est pressée que Leroy revienne... ou que Zumthor ferme sa grande gueule. Il y a fort à parier que la française ignore à quel point le sujet est contrariant pour Amaya. Sans le vouloir, elle frappe pile où ça fait mal : la mine déjà peu avenante de la brune s'assombrit encore davantage, à mesure que Zumthor déblatère ineptie après ineptie dans un flux que rien ne semble pouvoir arrêter.
Quand enfin le silence revient, elle lâche un bruit assez proche d'un grognement en repoussant le verre proposé par Caroline. Tant que le Comptoir sera infesté par l'Echiquier, l'envie de boire ne lui reviendra pas.

« Tu parles trop, fait-elle d'abord sèchement. Andres, nettoie. Et prend les tokens. Partage les entre vous, continue-t-elle en espagnol à l'intention de l'homme. »

Il s'écarte enfin de Caroline, sortant sa baguette pour remettre de l'ordre et laver le bois précieux avant d'aller empocher la pile de tokens si gracieusement rassemblés par le fou. Obéissant au signe de tête d'Amaya, tous deux s'éloignent du bar pour retourner s'installer autour d'une table avec les autres. Sans boissons, bien sûr. Pour l'instant.

« J'en ai rien à foutre du Lounge ou de ton avis sur ce qui réconforte ou pas les colons. Tu sais ce qu'ils aiment encore plus que le Colisée ? Pas avoir à lécher les fesses des De St. Palais. »

Elle est à deux doigts d'éluder la question posée par Zumthor et ce malgré ses yeux avides d'informations sur ce combat. L'affrontement en question a fait des émules, et pourtant, les Mendoza ont tout fait pour étouffer l'histoire... Perdre la face en devant sortir leur propre fille du Colisée, ça fait plutôt tâche.
Finalement, d'entre ses dents serrées, sort un bout de vérité amère.

« Alors quoi ? Elle est vivante, comme tu peux voir. C'est donc un échec... À la prochaine occasion, je la raterai pas, fait-elle avec un large sourire sur le ton de la confidence. Une promesse qu'elle espère bien tenir. Mais t'inquiète pas, Zumthor. C'est personnel. Tu risques rien, toi. Quoi que... Elle fait mine de réfléchir, passant un doigt sur ses propres lèvres de manière lascive alors qu'elle jauge la blonde. Je me demande à qui l'Assise donnerait raison, si je déclare vous avoir surprise... très proches. Rien de surprenant, vues les tendances passées de Leroy. Ce serait vite plié. »

Toujours sourire aux lèvres, elle descend de son tabouret et s'assoit directement sur le comptoir. La position surélevée est indéniablement satisfaisante. Clope toujours au bec, elle se penche vers Caroline et approche la main de son visage pour effleurer sa joue du bout des doigts. Elle est jolie, cette française, malgré toute la merde qui sort de sa bouche.

« Comment vous dites, déjà ? D'une pierre, deux coups ? fait-elle en soufflant la fumée dans la direction de Zumthor. »

Amaya Shafiq
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